Données administratives
Localisation de la découverte : Plérin, Centre Hélio-Marin, Côtes d'Armor, France
Responsable d'opération : Bastien Simier
Institution : Institut national de recherches archéologiques préventives
Année de fouille : 2017
Chronologie
Siècle : IIe s.-IVe s. apr. J.-C.
Date la plus ancienne : 100
Date la plus récente : 400
Caractérisation formelle de l'installation
Type d'occupation : Établissement rural
Situation de l'installation : Dans un bâtiment
Description :
- En 2017 un diagnostic réalisé au centre hélio-marin de Plérin, dans les Côtes-d'Armor, a permis la mise au jour et la fouille d'une structure de chauffe de type séchoir/fumoir. Elle était installée dans bâtiment annexe à la villa gallo-romaine de Port-Aurel, établissement fouillé au XIXe s. Le site est situé sur la ligne de côte au fond de la baie de Saint-Brieuc.
- Le séchoir/fumoir (us.1009) est aménagé au fond du bâtiment. Il est constitué de maçonneries de pierre sèche, conservées sur un maximum de quatre assises. De forme rectangulaire, il mesure 3,30 m de longueur pour 2,60 m de largeur et est divisé en trois espaces. L'espace central (1) correspond à un couloir accessible depuis l’est, les espaces latéraux (2 et 3) dont les parois étaient légèrement rubéfiées correspondent aux chambres de chauffe. Ces dernières sont sensiblement de mêmes dimensions avec une surface intérieure de 1,60 m de longueur pour 0,60 à 0,70 m de largeur. La chambre nord (3) est équipée d'un évent qui est aménagé dans la maçonnerie au ras du sol. Cette ouverture permettait le passage de l’air afin d’attiser le foyer. La maçonnerie forme également un petit massif saillant à l’extérieur de la pièce au sud de l’évent.
La chambre sud (2) est également équipée d'un massif saillant, de dimension plus importante (de 0,60 m de coté) dans lequel était aménagé un évent. La taille de ce massif nous interroge sur son utilisation. Est-elle liée à l'installation d'un aménagement spécifique en lien avec l'évent ou à un simple renfort du bâti ? L’organisation des blocs et la présence d’une argile jaune localisée au centre du massif tend à restituer un conduit vertical de type cheminée qui permettrait, associé à l’évent de la chambre de chauffe nord (3), d’assurer une parfaite convexion de l’air dans le bâtiment. Le conduit vertical pourrait dans ce cas monter jusqu’à la toiture et permettre l'évacuation des fumées en dehors du bâtiment. Il est également possible de restituer un conduit bas sur lequel pourrait être installée une plateforme de fumage.
L’espace central (1), de 0,65 m de largeur, est interprété comme un couloir par l’absence de rubéfaction et par la nature moins charbonneuse de son comblement. Le sol est cependant recouvert par une fine couche de limon charbonneux qui correspond à un niveau de circulation. Aucun aménagement n’est à signaler à l'intérieur du couloir, mais un bloc est enfoncé dans le sol au niveau de l'entrée. Son utilité n'a pas été définie, mais il présente une surface polie interprétée comme une usure de piétinement. - Pour ce qui est de l’élévation, si la base est construite en pierre, la partie supérieure des murs est probablement constituée de matériaux périssables (terre et/ou bois). En effet, l’étroitesse des maçonneries, qui ne dépassent pas les 0,30 m d’épaisseur et ne sont pas liées au mortier, ne permet pas de maintenir une élévation en dur. Ainsi, la mise en place d’une maçonnerie à la base des murs a pour but de confiner les deux foyers et de protéger les murs de l’humidité des sols. La hauteur des maçonneries devait donc se limiter à la hauteur des flammes ou à l’épaisseur des braises. Pour ce qui est de la couverture, nous ne disposons d’aucune information. Ce qui est certain c’est que la structure était close puisque la ventilation était assurée par les deux évents décrits précédemment.
Éléments structurels :
- Évent
- Cheminée
Longueur (m) interne : 3,30
Largueur (m) interne : 2,60
Superficie (m2) interne : 8,5
Caractérisation de la fonction de l'installation
Indices de caractérisation :
- Équipements du traitement et de la transformation des denrées végétales
- Restes végétaux
- Équipements du traitement et de la transformation des denrées animales
- Restes animaux
Commentaires indices de caractérisation : Les différentes couches de comblement prélevées à l'intérieur et autour de la structure ont fait l'objet d'une étude carpologique réalisée par Véronique Zech-Matterne et d'une étude ichthyologique effectuée par Brice Ephrem. Elles ont permis d'identifier 744 restes carpologiques et un seul reste de poisson. Les carporestes correspondent essentiellement à des céréales (blés et orge) et de quelques adventices des cultures. L'os de poisson appartient à l'extrémité de la colonne vertébrale (nageoire caudale).
La découverte d'une enclume ancrée dans le sol du bâtiment à proximité du séchoir est probablement en lien avec l'utilisation de ce dernier. Elle pourrait par exemple servir pour écraser les têtes de poisson dans un procédé de préparation du garum.
Les données recueillies sur structure de chauffe de Plérin permettent de lui attribuer deux fonctions probables : le séchage des grains et le fumage du poisson.
La découverte d'une enclume ancrée dans le sol du bâtiment à proximité du séchoir est probablement en lien avec l'utilisation de ce dernier. Elle pourrait par exemple servir pour écraser les têtes de poisson dans un procédé de préparation du garum.
Les données recueillies sur structure de chauffe de Plérin permettent de lui attribuer deux fonctions probables : le séchage des grains et le fumage du poisson.
Hypothèse de fonction :
- Traitement des denrées végétales
- Traitement des denrées animales
Hypothèse de sous-fonction :
- Séchage des denrées
- Fumage du poisson