Lannion 001

Localisation de la découverte : Lannion, Penn An Alé, Côtes-d'Armor, France

Responsable d'opération :

• Bastien Simier
• Stéphane Blanchet

Institution : Institut national de recherches archéologiques préventives

Année de fouille : 2013

Siècle : Début du Ier s.-début du IIe s. apr. J.-C.

Date la plus récente : 100

Type d'occupation : Établissement rural

Situation de l'installation : À l'extérieur

Description :

• Le site de "Penn An Ale" est localisé sur la commune de Lannion dans le nord-ouest du département des Côtes-d’Armor. L’opération d’archéologie préventive réalisée en 2013 a mis au jour les vestiges d'un petit établissement rural gallo-romain organisé selon un système d’enclos imbriqués, d’une superficie d’environ 1.5 ha. L’enclos domestique identifié dans la partie orientale du site est de forme pentagonale (enclos A) et s’étend sur une surface de 1 800 m². L’espace destiné aux activités agricoles se développe à l’ouest, à l’intérieur d’un vaste enclos (enclos B) partiellement décapé lors de la fouille et divisé en plusieurs sous-espaces. Un réseau de fossés bordiers de chemins et de talus a été appréhendé sur une large superficie au nord et à l’ouest de l’établissement. Il appartient à un parcellaire qui témoigne d’une anthropisation forte du paysage en lien avec le développement de l’établissement antique. La mauvaise conservation des vestiges explique en grande partie le faible nombre de structures et de bâtiments associés à l’occupation romaine. Ces derniers étaient très probablement construits avec une ossature reposant sur des sablières basses, technique de construction qui laisse un impact très limité sur le sol. Un bâtiment sur sablière (Bât 2) dans l’enclos B et une construction sur poteaux (Bât 3) au nord de l’emprise fouillée ont toutefois pu être identifiés. La majorité des vestiges, hormis le réseau fossoyé, se compose de structures excavées et de quelques foyers. Parmis les structures mises au jour la fosse 88 présente les caractéristiques d'un séchoir.
• La fosse 88 est une excavation de forme oblongue de 5,80 m de long sur 2 m de largeur, précédée au sud par un foyer. Elle possède un profil à fond plat de 0,50 à 0,60 m de profondeur. Les parois présentent pour trois d’entres elles un aménagement en palier, seule la paroi méridionale en lien avec le foyer est caractérisée par un creusement vertical. Pour les trois autres, l’emmarchement est établi à 0,25 m au-dessus du fond, avec un replat aménagé sur une largeur de 15 à 30 cm. Suivant les endroits, ce dernier est criblé par un ensemble de petites excavations, dont une partie pourrait éventuellement correspondre à des ancrages de perches. Pour les autres une origine animale liée à une activité de fouissage peut être envisagée. La paroi méridionale, où l’aménagement de palier est absent, présente une légère rubéfaction qui valide sans ambigüité la relation entre la fosse et le foyer. Ce dernier est installé dans une petite excavation circulaire au fond légèrement rubéfié. L’étude des différentes coupes a révélé un remplissage relativement homogène de l’ensemble de la fosse. La partie inférieure est comblée par une série de couches composées de sédiment argileux gris clair très hydromorphe, liées à l’abandon de la fosse.
• Cette structure installée dans une zone à vocation agricole correspond à un aménagement de chauffe utilisé au Ier s. ap. J.-C. Les braises obtenues dans le foyer étaient déversées à l’extrémité de l’excavation comme le révèle la rubéfaction de la paroi méridionale. Ces rejets semblent néanmoins cantonnés dans cette partie du creusement. Les aménagements de palier observés sur les parois étaient vraisemblablement destinés à supporter un plancher au dessous duquel se diffusait l'air chaud. La forme allongée de la structure permettait ainsi une diffusion horizontale de la chaleur depuis le foyer jusqu'à une cheminée située à l'extrémité septentrionale de la fosse. Une organisation de ce type implique l’aménagement d’une superstructure protégeant le plancher. Cette construction ne peut cependant être restituée puisqu’aucun élément d’ancrage de poteaux ou de sablières n’a été identifié autour du creusement. Toutes ces informations invitent à interpréter la fosse 88 comme un équipement de séchage destiné au traitement des céréales. Les grains étaient alors étalés sur le plancher et séchés par un flux d’air chaud sur toute la longueur de l’excavation. Malgré la réalisation de prélèvements dans le foyer et dans les strates de comblement de la fosse aucune graine n’a pu être retrouvée. Par ailleurs, la structure semble avoir été parfaitement entretenue et les éventuels aménagements en pierre ou en terre cuite qui y étaient associés ont été intégralement récupérés lors de son abandon. L’absence de graines et de strates charbonneuses s’expliquerait, si l’on retient l’hypothèse de séchage du grain, par un nettoyage et un entretien régulier.

Éléments structurels : Aucun élément signalé

Longueur (m) interne : 5,80

Largueur (m) interne : 2

Superficie (m2) interne : 11,6

Indices de caractérisation : Aucun indice signalé

Commentaires indices de caractérisation : /

Hypothèse de fonction :

• Traitement des denrées végétales
• Traitement des denrées non alimentaires

Hypothèse de sous-fonction :

• Séchage des denrées
• Traitement des fibres textiles