Sées 001

Collection : Type II installations à chambre surélevée
Notice créée le 09/04/2019

Données administratives

Localisation de la découverte : Sées, rue des Ardrillers, Orne, France
Responsable d'opération : Bastien Simier
Institution : Institut national de recherches archéologiques préventives
Année de fouille : 2015

Chronologie

Siècle : 2e moitié du IIe s. par. J.-C.
Date la plus ancienne : 150
Date la plus récente : 200

Caractérisation formelle de l'installation

Type d'occupation : Agglomération
Situation de l'installation : À l'extérieur
Description :
  • L’opération archéologique réalisée rue des Ardrillers à Sées dans le département de l’Orne a été l’occasion d’aborder un quartier de la Ciuitas Saiorum, chef-lieu des Esuvii. Sur une surface de 600 m² a été mis au jour un cardo de la ville antique. Autour de cette rue étaient installés des constructions et des aménagements qui permettent de caractériser ce quartier comme un secteur artisanal tourné vers la transformation et la vente de produits alimentaires. Dans la deuxième moitié du IIe s. de n. è. le quartier est probablement situé une périphérie de l’aire urbaine et entretient un lien étroit avec la campagne. Cette relation se ressent par la découverte de structures de combustion qui ont livré de nombreuses graines. Parmi elles des tranchées-foyers et un "séchoir à chambre" maçonné aménagé directement au contact de la rue.
  • L'installation maçonnée (UC 8) est une petite construction quadrangulaire de 2,60 m de longueur pour 2,20 m de largeur, conservée sous la forme d’une maçonnerie de pierre sèche (us.1118), constituée de blocs de calcaire liés par de l’argile jaune. La maçonnerie, de 0,50 m d’épaisseur, est conservée sur une à quatre assises. Elle délimite une pièce de 1,30 m sur 1,10 m, dont le sol est partiellement recouvert par des tegulae posées à plat (us.1160). À l’est de la pièce, un massif de maçonnerie (us.1159) est aménagé contre la maçonnerie 1118 et recouvre le sol de tuile.
  • La seule ouverture conservée, permettant l’accès à l’intérieur de la construction, est aménagée sur la façade occidentale qui sert de chambre de chauffe. Elle est associée à une fosse d’accès aux parois rubéfiées (us.1161), comblées par stratification dense de couches cendreuses et charbonneuses qui ont livré des carporestes.
  • Le sol de tuile découvert dans la chambre de chauffe est destiné à isoler la partie basse de la chambre et ne sert pas directement comme surface d’étalement pour les produits à traiter. En effet, la présence du massif de maçonnerie 1159 tend à restituer la présence d’un plancher surélevé associé à une chambre haute. Le plancher servait alors de surface d’étalement pour les produits à sécher ou à fumer.
  • L’accès à la chambre de haute s’effectue très probablement depuis la rue. Le massif de maçonnerie 1159 pourrait constituer un renfort du plancher au niveau de cette entrée. L’accès depuis le cardo permet un approvisionnement plus rapide du séchoir, les charrettes pouvaient en effet s’arrêter directement devant l’entrée du séchoir. De plus, le dénivelé entre la chaussée et le sol bétonné 1131, sur lequel est bâti le séchoir, permet de compenser partiellement la différence de niveau entre le praefurnium et l’entrée de la chambre de séchage. Ainsi, avec une simple marche au niveau de la rue, il est possible de restituer l’emplacement du plancher de la chambre de séchage à une hauteur comprise entre 0,50 et 1 m par rapport au sol de la chambre de chauffe.
  • Pour ce qui est de l’élévation du séchoir, son état de conservation ne permet pas de préciser s’il était entièrement bâti en pierres sèches ou si seul le soubassement correspondant à la hauteur de la chambre de chauffe était maçonné. Toutefois, il semble que le mode de construction privilégié, à cette période, soit l’élévation en matériaux périssables. Il serait donc cohérent de restituer une chambre de chauffe avec des murs maçonnés, surmontée par une chambre de séchage entourée de murs en terre à plus fortes propriétés thermiques. La réalisation d’une base en pierre serait quant à elle destinée à renforcer la fondation du bâtiment, notamment pour la protéger de l’humidité des sols et de l’érosion provoquée par la chaleur du foyer. Enfin, pour ce qui est de la couverture, nous proposons de restituer une toiture en tuiles.
Éléments structurels : Aménagement du sol
Longueur (m) interne : 1,30
Largueur (m) interne : 1,10
Superficie (m2) interne : 1,4

Caractérisation de la fonction de l'installation

Indices de caractérisation :
  • Équipements du traitement et de la transformation des denrées végétales
  • Restes végétaux
Commentaires indices de caractérisation : Les prélèvements réalisés dans la fosse de travail du séchoir maçonné et dans les comblements des tranchées-foyers ont été confiés au CRAVO et l'étude réalisée par Véronique Zech-Matterne. Ils ont révélé un lot de 2701 restes avec une majorité d'orge vêtue (86 %). Les autres espèces domestiques reconnues sont le blé amidonnier, les blés nus, l'engrain, le millet commun, le pois, la lentille et la féverole. La proportion des grains germés et des germes isolés est faible et ne permet pas de les associer à une activité de maltage. Si l'étude carpologique a permis d'illustrer la circulation des denrées alimentaires dans cette partie de la ville au IIe s. apr. J.-C., les données ne sont pas suffisantes pour discuter de la fonction exacte de ces structures.
Hypothèse de fonction : Traitement des denrées végétales
Hypothèse de sous-fonction : Séchage des denrées