Mandeure 001

Collection : Type III installations à chambre basse (ou de plain-pied)
Notice créée le 09/02/2019

Données administratives

Localisation de la découverte : Mandeure, Les Montoilles, Doubs, France
Responsable d'opération : Christophe Méloche
Institution : Institut national de recherches archéologiques préventives
Année de fouille : 2013

Chronologie

Siècle : Seconde moitié Ie siècle-IIe siècle apr. J.-C.
Date la plus ancienne : 50
Date la plus récente : 200

Caractérisation formelle de l'installation

Type d'occupation : Agglomération
Situation de l'installation : Dans un bâtiment
Description :
  • L'installation est implantée dans un bâtiment en bordure de rue dans un quartier à vocation mixte (artisanat et habitat) de l'agglomération antique de Mandeure.

  • Les observations faites sur l’aménagement interne de l'installation ont permis de distinguer deux états de construction. La construction du premier état est datée de la seconde moitié du Ier siècle, le second état intervient au cours du IIe siècle et l’abandon fin IIe/début IIIe siècle.

  • Durant une première phase, l'installation est constituée d’une pièce rectangulaire (2 m par 2,80 m) formée de trois murs qui s’appuient sur le mur sud de la pièce. Ces trois murs, d’une largeur variant de 0,40 à 0,45 m, présentent une élévation conservée de trois assises (une quarantaine de centimètre de hauteur en moyenne) formée de moellons ébauchés liés par un limon argileux. Les parements intérieurs de deux des murs sont revêtus d’un enduit de mortier de chaux de 0,03 m d’épaisseur partiellement conservé. Le parement intérieur du troisième mur à également bénéficié d’un enduit, de même épaisseur, mais en mortier de tuileau. Le foyer est matérialisé par une ouverture de 1 m de large, limité par des blocs de calcaire (poudingue) formant des piedroits, aménagée au milieu du mur nord. Le fond de celle-ci est recouvert de mortier de chaux qui montre les traces de tegula posées à plat. Cet aménagement trouve son prolongement àl’extérieur de l'installation sous la forme d’une zone de mortier fortement rubéfiée de forme quadrangulaire (0,80 par 0,60 m) délimité par des fragments de tegula ou des petits blocs calcaires posés de chant. Face à ce foyer et a l’intérieur de la structure devait se trouver un canal de chauffe de forme rectangulaire (2,20 par 1 m) qui a été entièrement démonté pour permettre la construction des structures liées à la seconde phase de l’utilisation de l'installation. La présence de cet aménagement est attestée par une trace rectangulaire de cendres et de charbon qui représente l’intérieur du canal de chauffe et par l’emplacement des murettes du canal de chauffe ayant été démontées. Le sol de l’intérieur du fumoir est matérialisé par une mince couche de groise. Ce premier état du fumoir correspond au type « à canal rentrant en I » type C de van Ossel. On peut également rattacher à l’état 1 du fumoir une maçonnerie qui délimite un petit espace rectangulaire (1,30 par 0,80 m). Si l’on tient compte du contexte (présence d’un fumoir à viande) cette petite pièce pourrait correspondre à l’emplacement d’un bac à saumure en bois. Une autre pièce peut être rattachée à l’état 1 du fumoir, elle bénéficie d’un même sol en groise que l’intérieur du fumoir. Pour les mêmes raisons que pour la pièce précédente et en l’absence de mobilier ou d’aménagements particuliers nous interprétons cette petite pièce (moins de 3m2) comme un local en rapport avec l’activité du fumoir (stockage des pièces de viandes ?).
  • Dans un second état l’aménagement intérieur du fumoir est remanié, le couloir de chauffe est démonté et trois murets sont construits à 0,25 m des murs antérieurs ménageant ainsi un canal de chauffe en U dont le sol est l’ancien sol de groise du premier état du fumoir. La maçonneriedes murets est constituée de moellons calcaires équarris, et par endroits de fragments de TCA, liés par un limon argileux. Le sol à l’intérieur du périmètre défini par les murets est recouvert, à l’endroit ou se trouvait l’ancien canal de chauffe par trois rangées de deux tegula posées à l’envers sur une mince couche d’argile, et dans la partie sud, proche du mur 2036, par l’ancien sol de groise très altéré. Un nouveau foyer, formé de fragments de tegula et de moellons calcaires posés de chant, pris dans un mortier de chaux, se superpose à l’ancien foyer. Ces aménagements transforme le fumoir du type C de Van Ossel, à canal rentrant en I à celui à canal périphérique en U, type B de Van Ossel. La pièce identifiée comme le probable emplacement d’un bac à saumure continue d’être utilisée.
Éléments structurels : Aménagement du sol
Longueur (m) interne : 2
Largueur (m) interne : 2,80
Superficie (m2) interne : 5,60

Caractérisation de la fonction de l'installation

Indices de caractérisation :
  • Équipements du traitement et de la transformation des denrées animales
  • Restes animaux
Commentaires indices de caractérisation :

Les nombreuses découvertes (une quinzaine) de ce type de structures sur le site d’Epomanduodurum ont toutes été interprétées comme des fumoirs à viande. La présence vraisemblable de l'emplacement d'un bac à saumure et les restes de faune (notamment de bovidé) retrouvés dans un environnement proche du fumoir/séchoir nous incite à interpréter celui-ci comme un fumoir à viande, sans doute intégré au sein d'une boutique de boucher ouverte sur la rue.

Hypothèse de fonction : Traitement des denrées animales
Hypothèse de sous-fonction : Fumage de la viande